BATAILLE POUR LA MAGISTRATURE SUPREME AU CAMEROUN.

D’après des informations reçues MEBE NGO’O condamnée à 30 ans de prison demeure convaincu que le Chef de l’Etat S.E Paul BIYA n’avait pas été informé de son embastillement et que sa chute a été orchestrée par ses rivaux en l'occurrence NGOH NGOH Ferdinand.

BATAILLE POUR LA MAGISTRATURE SUPREME AU CAMEROUN.

Dans mon analyse il faut dire que, au-delà même du fond de son dossier, sur lequel la justice à trancher, l’hypothèse est plausible.

Le Chef de l’Etat, paraît avoir pris tant de recul que chacun pense pouvoir en tirer parti et semble avoir concédé à certains de ses proches une telle influence que plus personne ne sait aujourd’hui à qui attribuer la paternité des décisions annoncées depuis le Palais présidentiel.

Autrement dit, l’atmosphère de fin de règne qui flotte sur Yaoundé est propice à toutes les intrigues. 

Elle alimente, à tort et bien souvent à raison, paranoïas et ambitions. 

L’augmentation du pourcentage de détournement des Fonds de la Ligne 94 a commencé lors du passage du Ministre NGANOU DJOUMESSI Emmanuel au MINEPAT spécialiste en stratégies de détournement des Fonds publics et des grands projets de développement, 116,8% années 2011, 139,4% en 2012, 158,5% en 2013, 142% en 2014, et 152,5% en 2015.

Puissance et influence.

Bien sûr, aucun des protagonistes de cette guerre des clans ne l’admettra, mais il fait peu de doute que chacun cherche à se maintenir le plus longtemps possible dans une position de puissance et d’influence en vue de la succession à laquelle tous pensent, au regard de l’âge du Président de la République S.E Paul BIYA.

Ferdinand NGOH NGOH avait l’avantage, il dispose jusqu’á l’heure où je fais cette analyse une délégation de signature du Chef de l’Etat, ce qui lui permet d’agir sur « hautes instructions » 

Il jouit d’un supplément de puissance et d’influence en raison de sa proximité jamais démentie avec la Première Dame.

Lors du remaniement de janvier 2019, celle-ci l’a d’ailleurs « sauvé » d’une relégation au gouvernement. 

Ce retournement de dernière minute leur a permis de repousser la tentative d’intrusion au sein de la présidence de l’ennemi Louis Paul MOTAZE.

Tout-puissant Ministre des Finances, ce neveu de feu Jeanne-Irène BIYA, pratiquement élevé par le couple présidentiel est lui aussi régulièrement cité comme un prétendant au pouvoir. 

Ex-ministre de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, maître d’œuvre des grands travaux d’infrastructures, Louis Paul MOTAZE a perdu des points face à son adversaire quand le pilotage des chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) a été confié à une cellule logée à la Présidence et cornaquée par NGOH NGOH 

1 000 milliards de F CFA (1,5 milliard d’euros) d’investissement tout de même.

Mais le vent a paru tourner en sa faveur quand, à la fin de novembre 2018, prenant acte des retards, la Confédération Africaine de Football a retiré au Cameroun l’organisation de la CAN 2019. 

Depuis, les deux hommes se renvoient la responsabilité du fiasco, et, comme souvent en pareille circonstance, le Président de la République a décidé de ne pas trancher.

Il a maintenu Louis Paul MOTAZE aux Finances et renforcé NGOH NGOH Ferdinand avec un titre de ministre d’État.

Humiliation

Peut-on tout se permettre lorsque l’on est dans les bonnes grâces de l’un de ces clans qui gravitent autour de Paul Biya ? 

La question mérite d’être posée, et Louis Paul MOTAZE lui-même en conviendra.

Proche des milieux d’affaires, le Ministre des Finances soigne ses relations avec les patrons. 

Lorsque la loi de finance 2019 instaure le prélèvement de la TVA sur l’assurance-vie et que les professionnels du secteur s’insurgent, demandant au gouvernement de renoncer, Louis Paul MOTAZE organise une réunion à laquelle le Directeur général des Impôts, Modeste MOPA FATOING, est logiquement convié.

L’homme est réputé proche du Secrétaire Général de la Présidence. 

Est-ce pour cela qu’il s’est senti libre de ne pas répondre à l’invitation ? 

Les assureurs l’ont en tout cas attendu deux heures durant. 

M

Louis Paul MOTAZE, qui est son Ministre de tutelle, l’a lui-même plusieurs fois appelé, mais rien n’y a fait.

Un participant raconte être reparti avec le sentiment d’avoir été d’autant plus humilié que l’absent ne s’est pas excusé. 

M

Et de conclure : « De toute façon, au moins deux des directeurs généraux du ministère prennent directement leurs ordres à la présidence. » 

M

En mai 2019, Louis Paul MOTAZE finira par ordonner la suspension pure et simple des « mesures de redressement fiscal engagées » sur les compagnies d’assurance-vie.

M

Dans cette guerre sans fin, un autre épisode mérite d’être raconté. 

Nous sommes cette fois-ci en janvier 2020. 

Puisqu’un contentieux oppose l’administration fiscale aux Brasseries du Cameroun (SABC), Ferdinand NGOH NGOH tente une conciliation entre Modeste MOPA FATOING et Emmanuel de Tailly, le Directeur Général de l’entreprise.

En revanche, personne n’a pensé à convier Louis Paul MOTAZE, toujours Ministre de tutelle… 

S.E Paul BIYA a-t-il souhaité jouer l’apaisement et faire un geste en direction du premier contribuable non pétrolier du pays ? 

Le 26 février 2020 il a missionné à Douala Grégoire OWONA, son Ministre du Travail, pour épingler une médaille sur la poitrine de Tailly lors de l’inauguration d’une unité de production de l’entreprise brassicole.

Bras de fer.

Les querelles sont parfois si vives qu’elles peuvent se déporter devant les tribunaux. 

Ainsi de la bataille pour le contrôle du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD). 

Exclu de l’appel d’offres portant renouvellement du contrat de concession du terminal, le groupement APMT-Bolloré a saisi le tribunal administratif de Douala, le 12 juillet 2019, d’une « requête aux fins de recours pour excès de pouvoir tendant à annuler la décision d’exclusion ». 

Il a depuis obtenu gain de cause devant toutes les juridictions saisies.

Un revers pour le PAD, dirigé par Cyrus NGO’O, qui agissait sur instructions directes de Ferdinand NGOH NGOH. 

Il faut dire que le parquet prenait, lui, ses ordres auprès d’un autre baron du régime, le puissant et inamovible Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, Laurent ESSO, qui a fait preuve d’une remarquable et fort opportune, indépendance dans ce dossier.

Néanmoins, cela n’aurait sans doute pas suffi à empêcher l’attribution de l’infrastructure portuaire à TIL, un adjudicataire provisoire en partie détenu par de mystérieux actionnaires camerounais. 

Et c’est à la suite d’une visite du Ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, que S.E Paul BIYA a fini par ordonner l’annulation de tout le processus.

Terminons par ce conflit au sommet de l’État qui implique le Premier Ministre Chef du Gouvernement. 

Un bras de fer opposait Joseph DION NGUTE au Secrétaire Général de la Présidence à propos de la nomination des Directeurs Généraux des entreprises publiques. 

Le chef du g

Gouvernement a demandé que les Ministères de tutelle lui fassent parvenir des propositions en vue du remplacement de ceux dont le mandat (d’une durée maximale de neuf ans) arrivait à son terme.

Mais Ferdinand NGOH NGOH s’est empressé de lui rappeler que la nomination des Directeurs Généraux relevait de la compétence exclusive du Président de la République. 

Sauf qu’à Yaoundé l’on sait que de nombreux promus à la tête des Directions Générales et à la Présidence de conseils d’administration portent la marque de ce proche collaborateur plutôt que celle du Chef de l’exécutif.

Ferdinand NGOH NGOH a placé bon nombre de cadres, comme Louis Georges NJIPENDI, le Directeur Général de Camair-Co, Victor MBEMI NYAKNGA (Société nationale de transport d’électricité), Bertrand Pierre SOUMBOU ANGOULA (École Nationale d’Administration et de Magistrature), Antoine Félix SAMBA (Inspecteur Général des Services Administratifs et Budgétaires), Joseph NGOH (Agence de régulation des marchés publics) ou encore Jean-Paul SIMO NJONOU, ex-conseiller économique à la Présidence (Société nationale de raffinage). 

Face à plus puissant que lui, Joseph DION NGUTE a dû battre en retraite. 

Maintenant c'est le dossier de l'assassinat de Martinez Zogo que la DGRE est pointé du doigt en liaison avec soit disant commendataire AMOUGOU BELINGA Jean Pierre sans aucun résultat d'enquête de l'institution en charge de la justice.

Dans cette arène ne survivent que ceux qui ont un sens aigu des rapports de force.

Conrad Dieudonné Bébé NDI.

Qui dit mieux ?