HON. JANVIER MBALLA EFFA : «UN JEUNE PARLEMENTAIRE EST UN RELAIS ENTRE L’ADMINISTRATION ET LES AUTRES JEUNES», Par Bertrand Minfouma.
A l’occasion de la 57e édition de la fête nationale de la jeunesse au Cameroun, nous nous sommes tournés vers les jeunes parlementaires pour prendre la température des solutions auprès de ces représentants jeunes au regard de la montée en puissance des déviances en milieu jeune. Entre prise de stupéfiant, pratique de partouze, en passant par l’incivisme et le culte de l’immoralité, le cahier d’actualité des jeunes sur les trois dernières années au Cameroun laisse à désirer.
Plus de la moitié des adolescents s’emballent dans les déviances. En tant que député jeune, ressortissant de la Mefou et Akono, l’honorable Janvier Mballa Effa a accepté de nous livrer en cinq minutes d’interview la place d’un jeune parlementaire dans le réarmement moral, civique et entrepreneurial des jeunes aujourd’hui.
– BM : Monsieur Effa, c’est quoi le parlement jeunesse ?
– JME : « Le parlement jeunesse est une institution mise en place par les pouvoirs publics c’est-à-dire par le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique en corrélation avec l’Assemblée Nationale. Le réseau espérance jeune de l’AN a pour objectif précis de commencer à inculquer aux jeunes les notions de service public, les notions de service parlementaire, les notions de citoyenneté. C’est la raison pour laquelle, chaque année, ils mettent sur pied ce programme qui vise à inclure les jeunes dans les dynamiques de prise de décision afin que ces jeunes soient considérés comme les relais au niveau de leurs localité parce qu’ils sont sélectionnés à la base. »
– BM : En tant que député jeune, quel rôle avez-vous eu à jouer dans la compréhension du thème de la 57e édition de la fête nationale de la jeunesse ?
– JME : « Dans l’Assemblée Nationale, il y a 180 députés c’est la raison pour laquelle dans le parlement jeunesse il y a 180 députés jeunes qui correspondent au prorata des députés séniors, tel que voulu par la constitution de la République du Cameroun. Je dirai donc que ce sont des jeunes dont la mission est d’interagir entre les pouvoirs publics et leurs homologues jeunes dans le sens de la promotion des valeurs citoyennes de paix, de santé d’économie et d’entreprenariat. Et la liste est loin d’être exhaustive. Leur implication dans la facilitation de la compréhension du thème qui a été choisi dans le cadre de la 57e édition de la fête nationale de la jeunesse se révèle important dans la mesure où ils sont appelés à être des facilitateurs dans le réarmement moral, entrepreneurial et civique des autres jeunes. »
– BM : Pour conclure, avez-vous une artillerie morale capable ?
– JME : « Lorsqu’on entrait au parlement le 7 février dernier, nous avions eu droit à deux jours de formation intense qui nous ont armées mentalement et qui nous permettent nous aussi d’aller former d’autres jeunes. »
– BM : Une sorte de Prométhée des temps modernes ? (Rire)
– JME : (sourire) « Effectivement ! Parce qu’on constate que les jeunes n’ont plus de repère. Un jeune aujourd’hui ne sait plus ce que c’est que l’Etat, la définition d’un drapeau national. En fait, tout le monde a perdu les repères, y compris les grandes personnes. Nous qui avions subi une formation de deux à trois jours constituons des relais non seulement pour l’administration mais également en tant que « formateurs des formateurs », nous sommes plus que jamais appelés à former d’autres jeunes dans ce réarmement moral et civique gage d’un Cameroun uni et prospère. »
– BM : Pour sortir définitivement monsieur Effa, comment devient-on jeune parlementaire ?
– JME : « Le ministère de la jeunesse et de l’éducation civique (Minjec) en collaboration avec l’Assemblée Nationale (AN), notamment le réseau espérance jeunesse de l’AN organise chaque année le parlement jeunesse, qui est une initiative républicaine qui vise à sélectionner 180 jeunes qui vont représenter leurs autres pairs jeunes au parlement jeunesse. C’est par sélection que sont recruté les membres du parlement jeunesse suivant la configuration de l’AN. Le Minjec lance le recrutement sur étude de dossier et puis il y a une commission préfectorale qui y siège (le prefet, le délégué départemental de la jeunesse, le Conseil National de la Jeunesse départementale et le député titulaire). Ces personnalités siègent pour étudier les dossiers des candidats. Au terme de ce processus, un seul jeune est retenu pour siéger au parlement jeunesse pour l’année en cours ».
On rappelle que le Chef de l’Etat S.E Paul Biya, avait été clair dans son discours du 10 février dernier lorsqu’il recommandait aux jeunes avec autorité et beaucoup de fermeté qu’« Il faut éviter de céder à la tentation de chercher refuge dans le monde virtuel et des plateformes numériques, au risque de vous couper des réalités ». Il soulignait déjà là une certaine crise de repère en milieu jeune dans notre pays qui, semble-t-il, a atteint son paroxysme en ces temps modernes.
Le discours sur le réarmement moral, civique et entrepreneurial est vieux comme le monde. L’on n’a qu’à jeter un coup d’œil sur les travaux des Groupes d’Oxford en Angleterre dans les années 1938. Lesquels travaux démontraient déjà une certaine rage de vaincre la misère, l’oisiveté et l’incivisme dans la société européenne de l’époque. En contexte camerounais, l’on a l’impression de vivre encore ces temps anciens dans notre modernité, car ce qui faisait l’objet de dénonciation en 1938 dans la société anglaise est à l’heure actuelle sur la table des préoccupations.
Mis sur pied il y a six ans, le parlement jeune a pour but de servir de relai entre les pouvoirs publics et la jeunesse camerounaise. Le rôle d’un député jeune au Cameroun s’inscrit dans la facilitation de la compréhension des grands enjeux et défis actuels de notre jeunesse. Pour décrypter le thème de la 57e édition de la fête nationale de la jeunesse 2023, qui était « réarmement moral, civique et entrepreneurial, gage de discipline pour l’édification d’un Cameroun uni et prospère », l’honorable Janvier Mballa Effa, une voix très autorisée en milieu jeune;
ancien président des étudiants de l’ESSTIC, par ailleurs auteur de plusieurs ouvrages sur la gouvernance publique, étudiant en Master à l’IRIC, leader jeune et député au parlement depuis le 07 février dernier, nous a accordé cinq minutes d’interview au cours desquelles il a réitéré l’engagement pris devant le parlement.
E. Bertrand Minfouma