A Yaoundé, janvier est le mois le plus long de l’année

Les Camerounais en général, et ceux de Yaoundé en particulier, sont aux abois. Et pour cause, après les fêtes de fin d’année, la vie est devenue plus que difficile. Celles des familles qui n’ont pas fait de prévisions pour cette période ne savent plus à quel saint se vouer

A Yaoundé, janvier est le mois le plus long de l’année

En janvier, le budget des ménages camerounais, qui a servi à financer les fêtes de fin d’année, s’est réduit comme peau de chagrin. Dans tous les coins de la capitale Yaoundé, l’ambiance est morose depuis le 3 janvier dernier, date à laquelle les fêtards ont mis un terme à leurs joyeuses activités. Les grands carrefours, débits de boissons, cabarets et autres lieux de festivité qui grouillaient de monde dès le 23 décembre 2022, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.

Plus d’attroupements des populations, ni les sonorités locales et étrangères qui enchantaient les mélomanes durant cette période de fêtes. La vie a changé. Et cela se vérifie même dans les marchés où les commerçants broient du noir.

«Pendant les fêtes, je faisaient des recettes de l’ordre de 300.000 fcfa par jour, actuellement, j’encaisse à peine 25.000 fcfa. Tout a basculé ici au marché», déclare un commerçant du marché de Mokolo qui prévoit que la situation pourrait revenir à la normale vers le début du mois d’avril.

Dans les ménages, le quotidien a également changé. Les enfants habitués aux bonnes choses de la fête se contentent désormais des plats modestement préparés. «Nous avons fait l’erreur de tout dépenser pendant les fêtes. Notre désir était de satisfaire nos enfants et les amis. Maintenant, je ne peux pas vous mentir, ça va mal, vraiment très mal», déclare un monsieur visiblement dépassé par la situation qu’il vit.

Comme lui, de nombreux autres Camerounais n’ont pas jugé utile de planifier leurs dépenses pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An. A cette mauvaise planification, s’ajoute la hausse des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité à laquelle font actuellement face les citoyens.

Par Jean-Paul Mbia