Cameroun : ACAHIJEC et Hôpital Jamot s'unissent contre la violence
Une convention historique signée à Yaoundé pour renforcer la prise en charge psychologique, médicale et sociale des femmes et filles survivantes de violences.
Fabrice SIEWE
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Une convention historique signée à Yaoundé pour renforcer la prise en charge psychologique, médicale et sociale des femmes et filles survivantes de violences.
Une Main Tendue aux Survivantes à Yaoundé
Yaoundé, ce mercredi 26 novembre. Une lueur d’espoir s’est levée pour les femmes et filles victimes de violences au Cameroun. L’ONG ACAHIJEC, à travers son Centre AFIRI, et l’Hôpital Jamot de Yaoundé ont officialisé une convention historique. Cet accord vise à mutualiser les forces pour offrir une prise en charge complète et professionnelle aux survivantes, couvrant les aspects psychologique, médical et social.
Le Centre AFIRI, en seulement une année d’existence, s’est imposé comme un refuge vital, offrant un espace sûr, un accompagnement psychosocial, une assistance juridique et des opportunités de réinsertion. Cependant, face à l’ampleur des violences basées sur le genre, la nécessité d’un partenariat solide avec une structure médicale de référence était devenue impérieuse.
Soigner les Blessures Visibles et Invisibles
La collaboration entre l'ONG et l'établissement hospitalier est conçue pour apporter une réponse plus rapide, plus professionnelle et surtout plus humaine. Grâce à cette convention, l’Hôpital Jamot mettra à disposition son expertise en santé mentale, notamment pour les orientations prioritaires, l'évaluation psychiatrique et le suivi thérapeutique des traumatismes graves.
En retour, les équipes du Centre AFIRI bénéficieront d'une formation aux premiers secours psychologiques et disposeront d’un mécanisme sécurisé de référencement des victimes vers l'hôpital. Cette synergie est essentielle pour accélérer la prise en charge, éviter les décrochages et maximiser les chances de guérison complète pour les survivantes.
Le Message Bouleversant d'une Survivante
Au cœur de cette initiative se trouve une histoire personnelle poignante, celle de Yvonne Flore BELEMA, Présidente de l’ONG ACAHIJEC et promotrice du Centre AFIRI. Elle-même survivante de violences, son engagement résonne avec une force particulière.
« Je suis vivante aujourd’hui parce que j’ai trouvé de l’aide. Aucune femme, aucune fille ne devrait souffrir en silence. Cette convention est une main tendue. J’appelle toutes les survivantes à avoir le courage de parler, de dénoncer et surtout de se faire accompagner. C’est ainsi qu’on sauve des vies. »
Sa prise de parole a marqué la cérémonie, agissant comme un puissant appel national à briser la loi du silence qui entoure trop souvent les violences faites aux femmes.
Dans un pays où les violences basées sur le genre continuent de détruire des familles, ce partenariat marque une avancée concrète. Il ne s'agit pas seulement de professionnaliser la prise en charge, mais de replacer la dignité humaine au centre de l’action sociale. La collaboration ACAHIJEC–Hôpital Jamot est plus qu’une signature : c’est un engagement, une promesse, et un pas courageux vers un Cameroun où les survivantes ne seront plus jamais seules.
