DÉPLACÉS INTERNES: LE CAMEROUN VEUT DOMESTIQUER LA CONVENTION DE KAMPALA POUR LES PROTÉGER

Environ un million soixante mille, c'est le nombre de personnes déplacées internes recensés au Cameroun entre 2014 et 2023.

DÉPLACÉS INTERNES: LE CAMEROUN VEUT DOMESTIQUER LA CONVENTION DE KAMPALA POUR LES PROTÉGER

Le Cameroun fait face depuis le début de l'année 2014, aux conséquences du conflit armé non international dans la Région de l'Extrême-Nord, ainsi que des répercussions des troubles sociopolitiques en Centrafrique le long de sa frontière orientale. A ces deux situations s'est ajoutée, la violence armée née en octobre 2016 dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Ces situations. provoquent des mouvements de populations de part et d'autre des différentes frontières (les réfugiés), mais aussi, le déplacement des populations camerounaises vers d'autres régions et localités du pays (déplacées internes).

Les dernières statistiques font état d'environ 1 066 254 personnes déplacéesn internes en septembre 2023. La Région de l'Extrême-Nord connaît depuis 2017 une dynamique de retour croissante des personnes déplacées vers leurs villages d'origine néanmoins, les déplacements internes demeurent une réalité dans la région. Selon le ministre délégué de la justice Jean de Dieu MOMO il est urgent que le Cameroun prenne ce problème à bras le corps au-delà des aides en apport nutritionnel et logement déjà entrepris. 

Si la situation des réfugiés bénéficie d'un encadrement juridique conséquent, notamment les conventions internationales de portée universelle (la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et son Protocole du 4 octobre 1967); régionale (la Convention de l'Organisation de l'Unité Africaine du 10 septembre 1969 régissant les aspects propres aux réfugiés en Afrique) et d'une loi nationale (Loi n° 2005/006 du 27 juillet 2005 portant statut des réfugiés au Cameroun); et le Décret N° 2011/389 du 28 novembre 2011 portant organisation et fonctionnement des organes de gestion du statut des réfugiés au Cameroun; il n'en est rien quant à celle des personnes déplacées internes.

C'est dans ce sillage que les ministères de la justice, de l'administration territoriale et les organisations onusiennes comme le HCR et CICR entreprennent des réflexions à Douala pour domestique la convention de Kampala sur la protection et l'assistance des personnes déplacées. 

À la fin de ces travaux, le rapport sera soumis au parlement camerounais pour adopter cette convention de l'union africaine.